Quelques extraits des premières pages de notre livre concernant la Généalogie des familles DEMARQUE-BUSUTTIL...
Il sera suivi sous peu d'un roman...
Mais chûûtttt : c'est encore un "secret" !
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GÉNÉALOGIE
De
Jean-Marie, J-H-A
DEMARQUE
(dit Iaacov)
Et
Joséphine
BUSUTTIL
2014
© Iaacov & Joséphine Busuttil-Demarque
JOYAQ
OF MALTA 2015
Tous droits réservés. Aucune partie de cet ouvrage ne
peut être reproduite, emmagasinée dans un système de rappel des informations
enregistrées, ou transmise, sous aucune forme ou par aucun moyen, électronique,
mécanique, système de photocopie, système d’enregistrement, ou autrement, sans
avoir obtenu au préalable l’autorisation écrite de l’éditeur.
Des parties de ce livre ont été réalisées à l’aide de
GenoPresse MC.
GenoPresse MC est une marque et un
logiciel de Inergo, Inc.
Couverture : Iaaqov Demarque
Imprimé à Malta
ISBN x-xxx-xxxxx-x
(en attente d’enregistrement)
Mon
père, Jean-Denis Demarque (+2004), qui m’a initié à la science
généalogique et m’a transmis cette passion.
Mr. Anthony Bezzina, Secrétaire de la Paroisse de Qrendi (Malta), qui nous a reçus cordialement, Joséphine et moi et nous a permis par ses recherches dans les archives paroissiales d’avancer grandement dans la branche des FARRUGIA.
Nos
familles et les membres de nos familles Busuttil-Farrugia et Demarque-Staquet,
et particulièrement :
Mon
fils Gaël, qui lira ce livre de Là-Haut, mes filles Ludivine et
Marjolaine, mes petits-fils Louis et Lucas De Bisscop-Demarque.
Ma
cousine Rachel Bauman-Demarque.
Mon
petit-cousin André Demarque, qui a travaillé énormément, avec precision et
fruit la généalogie tournaisienne des DEMARQUE.
Nos
soeurs et Belles-soeurs Mary & Theresa Busuttil, & notre
beau-frère Gaetano Micaleff.
Nos neveux et nièces Sarah and Reuben Micallef.
Nos petit-neveux, Daniel and Martina Attard.
Nos neveux et nièces Sarah and Reuben Micallef.
Nos petit-neveux, Daniel and Martina Attard.
En mémoire de nos parents et grands-parents.
Josephine & Iaacov Busuttil-Demarque
ntamer la
rédaction d’une généalogie aussi complète que possible est une aventure
passionnante, autant que difficile et sans fin : en effet, dès lors qu’on
commence à enquêter sur les origines d’une personne, puis d’une famille, la
découverte d’éléments parfois minimes, éparpillés au travers d’une multitude de
documents aux origines les plus diverses pousse le chercheur à « aller
plus loin », voire à recommencer des pans entiers de son travail.
En matière de
généalogie, le vieil adage « cent fois sur le métier remettre son
ouvrage » fait très souvent la règle.
La généalogie
est une science qui exige du chercheur qu’il soit à la fois tenace et
méticuleux. Cette dernière qualité est importante car il s’agit de produire un
travail de recherche historique, qui ne saurait être scientifique s’il n’était
rigoureux. Point question donc de supposer ni de rêver : les faits sont
les faits et eux seuls doivent être à la source de la rédaction. Tout au plus
pourra-t-on inclure dans ce type de travail un chapitre intitulé
« conjectures », qui sera la plupart du temps assez bref, et dans
lequel on pourra faire figurer des personnes sans liens direct prouvé avec
l’arbre, mais pour lesquelles on a des éléments qui tendent à prouver qu’elles
y sont rattachées par l’une ou l’autre branche. Personnes qui du reste furent
bien réelles, et qui peuvent s’avérer être les pistes d’une nouvelle et
fructueuse recherche.
Les
« trous », dans une généalogie, ne sont pas rares, et correspondent
généralement à des périodes sombres de l’Histoire, qui ont connu les ravages
des invasions ou des guerres. Ils sont très souvent la hantise du professionnel
comme de l’amateur.
En conséquence,
certains Pays qui ont été moins touchés par les avatars de l’Histoire, et qui
ont été plus stables permettront une recherche plus facile dans la chronologie
des faits et la succession des générations. C’est le cas, notamment, pour
l’Archipel Maltais qui connut une assez grande stabilité depuis le 12ème
siècle et dans lequel, à dater de 1530, année de sa cession par l’Empereur
Charles V à l’Ordre Hospitalier de Saint Jean de Jérusalem, de nombreuses
archives ont été tenues méticuleusement, notamment par le Clergé et
l’Inquisition. Malte sera aussi assez peu touchée par la folie antireligieuse
de la Révolution Française et, mis à part l’autodafé des lettres patentes de la
noblesse maltaise, commis, sur l’Autel de la Liberté, par l’occupant français
le 14 juillet 1799, peu de documents ont subi une autre destruction que celles
hélas inhérentes au temps qui passe et surtout à l’humidité, toujours très
élevée dans l’archipel. Les registres paroissiaux sont particulièrement riches,
comme le sont aussi les archives de la Sainte Inquisition, celles de la Curia,
et celles, bien sûr, de l’Ordre. On peut donc dire que Malte soit une sorte de
paradis pour les généalogistes, et elle le serait pleinement si ces derniers
n’avaient pas à se heurter souvent à une bureaucratie particulièrement
tatillonne !
J’ai été initié
à la généalogie par mon père, Jean-Denis Demarque, vers l’âge de mes dix ans.
Il avait
rassemblé, dans des dossiers de carton, toutes sortes de documents : Actes
de mariage, de décès, de naissance, Actes notariés, documents d’identité,
photos, extraits de Presse, documents militaires, effets personnels ayant trait
à des membres de sa famille ou à celle de ma mère, Odile Staquet. Tout était
classé et répertorié, numéroté selon le système SOSA, et chaque dossier
contenait une fiche personnelle et une fiche familiale. Il m’avait montré aussi
un beau livre, à couverture de cuir rouge, aux pages vierges, contenant des
fiches à remplir pour établir notre livre généalogique. J’avais découvert aussi
deux grandes gravures polychromes, représentant un chêne dont les branches
s’ornaient de cadres vierges, en forme de blasons.
L’enfant que
j’étais était fasciné, devant ces documents et certains objets que mon père
conservait précieusement.
Un gros dossier
aux pages jaunies, rendues fragiles par les outrages du temps, contenait entre
autres documents, des Actes et des Décrets, portant une signature
prestigieuse : « Pour le Premier Consul, Joséphine de
Beauharnais »…. Ils concernaient une propriété que les hasards de
l’Histoire avaient mise dans les mains d’un de mes ancêtres, Pierre Dainville,
qui avait épousé une femme de religion Juive, Marie Antoinette Weidman. Une
propriété elle-même prestigieuse : celle des ruines du Château et du Parc
de Mariemont, près de La Louvière, en Belgique, qui avait appartenu en son
temps à Marie de Hongrie, sœur de l’Empereur Charles V ! La propriété
comprenait les charbonnages de Mariemont, que mon aïeul tenta, avec quelques
actionnaires, d’exploiter, avant de se faire spolier honteusement par un gros
industriel de la région : Waroquier ! Mon arrière-grand-père, Emile
Dainville, avait tenté vainement de faire valoir ses droits sur ladite
propriété devant la justice belge, mais s’était vu finalement débouté, par
manque de fonds pour poursuivre en Cassation.
Je découvrais
aussi, fasciné, les armes du père de mon aïeul : un pistolet à deux coups
et un sabre, dont il s’était servi lors de la bataille de Waterloo, le 18 juin
1815 ! J’ai longtemps conservé ces reliques, avant de devoir les vendre,
me trouvant moi-même en manque d’argent…
Dans ces années-là,
mon père m’emmena aussi « sur le terrain » : à Waterloo, bien
sûr, à Mariemont aussi. Mais aussi à Tournai, et surtout à Froyennes, berceau
de la famille Demarque.
Il m’emmena
aussi sur des traces plus lointaines, dont les « liens » manquaient,
mais qui avaient cependant des fondements assez probants : celles de
Guillaume de la Marck, le « Sanglier des Ardennes » Duc de Bouillon
et Seigneur de Sedan et d’Herbeumont, qui, Protestant, avait tenté, après la
révocation de l’Edit de Nantes, de s’emparer de la…Personne Royale de Louis
XIV !
J’étais
littéralement fasciné, et il y a fort à parier que ce sont ces moments qui
déterminèrent en moi une véritable passion pour l’Histoire, passion qui ne
s’est pas éteinte aujourd’hui, loin s’en faut !
A la suite de
mon Père, et encore de son vivant, j’ai repris plus tard la tâche ardue et
passionnante de la rédaction d’une généalogie familiale. Mes études
Universitaires en Théologie Protestante avaient eu ceci de positif, de me
former de manière scientifique à la recherche historique.
Curieusement,
j’étais devenu Protestant, comme mon très vraisemblable ancêtre Guillaume de La
Marck ; j’avais passé les meilleurs moments de mon enfance dans son fief
d’Herbeumont, jouant durant des heures dans les ruines de sa forteresse[*].
Et, après le
décès de mon père et de mon fils aîné, Gaël Demarque, à quelques jours
d’intervalle, je me trouvais Pasteur Protestant de la Paroisse d’Ecaussines.
Là, des relations amicales avec le curé du lieu, historien et généalogiste de qualité
et de renom, me permirent de pousser mes recherches et d’aboutir à la
quasi-certitude de liens parentaux avec Isabeau du Havoise de Marcq, qui avait
épousé au 12ème siècle, Simon 1er de Lallaing, Seigneur
d’Ecaussinnes. J’ai pu ainsi compulser plusieurs documents, notamment
notariaux, qui attestent de ces liens et de la présence d’une branche des de
Marcq à Ecaussinnes, jusqu’au début du 18ème siècle. Je reproduis,
dans le chapitre « conjectures » de ce livre, certains de ces
documents et notamment un acte notarié qui fut établi en 1706 au nom de
Guillaume de Marq, Mambourg de la Paroisse d’Ecaussinnes-Lallaing.
La
vulgarisation de l’informatique, et surtout le « boom » d’Internet me
permirent aussi, comme j’imagine à bien d’autres confrères généalogistes, de
pousser sans cesse plus loin mes recherches, et notamment d’entrer en contact
avec des membres de la famille qui possédaient de précieuses « clés »
du passé familial.
Puis, la Vie
elle aussi allait jouer un rôle et modifier le cours de mon existence comme
jamais je n’aurais pu l’imaginer…
En juillet
2011, ce fut la séparation du premier couple que j’avais formé, depuis 32 ans,
avec Christine Cools, la mère de mes trois enfants, Gaël, Ludivine et
Marjolaine. Une séparation qui surgissait dans notre vie comme une
« réplique » du grand tremblement de terre provoqué dans notre
existence par la mort inopinée de notre fils Gaël, alors âgé de vingt ans,
suivie à huit jours près de celle de mon père, Jean-Denis.
Et ce fut une
longue descente aux enfers, ceux de la perte et de la solitude qui me
poussèrent inexorablement vers une voie sans issue, celle d’une fin de vie
misérable. Lorsque j’écris ceci, et lorsque j’y songe, j’en ai froid dans le
dos et en fais comme la nuit dernière, d’horribles cauchemars !
J’avais pu
sauver du naufrage de la séparation la totalité de mes dossiers généalogiques[†].
Durant le second semestre de 2012, j’entrepris, envers et contre tout, de
continuer d’y travailler, alors que je survivais, de manière précaire, en zone
Flamande.
Puis survint le
miracle, aussi fou et fort qu’inattendu :
Celui d’une
rencontre sur Facebook, avec une femme maltaise, qui s’était émue de ma
situation et me proposait d’aller la rejoindre, du moins pour un temps, à
Malte !
Sans le savoir,
sans même l’imaginer, et si moi-même, au départ, je n’y ai pas cru, elle
m’avait sauvé la Vie, en m’offrant, à moi qui étais au bout du rouleau de la
mienne, une existence toute nouvelle, à ses côtés, dans un Pays dont, au départ
je ne connaissais rien et qui aujourd’hui est devenu, dans mon cœur, « Mon
Pays ».
En juillet
2013, alors que je vivais déjà à Malte depuis six mois, mon divorce fut
prononcé, concernant mon premier mariage. Et le 8 mars 2014, Joséphine Busuttil
et moi unissions nos vies officiellement, « pour le meilleur et pour le
pire » ! Ce furent sa sœur Thérésa, et mon ami Raphaël Kouff qui
furent les témoins respectifs de ce mariage.
C’est dans ce
contexte très particulier aussi, voire exceptionnel, que je pus laisser libre
cours à ma passion de l’Histoire et entreprendre la rédaction de ce livre
généalogique Belgo-Maltais, livre qui paraît ici dans sa première mouture,
celle d’une première édition appelée sans doute à de nombreuses révisions, au
fil du travail ardu et tenace, inquisiteur, du généalogiste que je suis devenu,
comme une sorte de sublimation du psychanalyste et du théologien que je reste.
Merci,
Joséphine, pour ce que tu m’as donné et continue de m’offrir : la
possibilité d’être, d’exister encore, comme celle de devenir !
Merci à toi, et
merci à ta famille, qui m’a adopté et est devenue mienne !
Merci à ton
Pays, devenu aussi « mon » Pays, et que j’aime et apprécie
énormément !
Yaqov Demarque
Msida,
Mercredi 22
octobre 2014.
De Marcq, de Marcq, Demarck, De Lamark, Delmarque,
Delmarche,Demarque… de multiples orthographes ![‡]
Signalons d’abord qu’il existe une
multitude d’orthographes du nom.
L’orthographe des noms de famille ne s’est
fixée qu’au cours du 19e siècle, quand la lecture et l’écriture se
sont généralisées dans nos régions (Jean Baptiste, né en 1867, savait lire et
écrire, mais pas son père). L’officier de l’état civil ou le curé recopiaient
selon ce qu’ils entendaient et les intéressés ne pouvaient pas vérifier
l’orthographe dont ils n’avaient aucune idée. Donc seule comptait la phonie du
mot.
Quand on sait que la casse (= majuscule
et minuscule) n’avait pas d’importance (au début, on écrivait les noms en
minuscules… comme aujourd’hui pour les adresses e-mail !) et que de plus
il n’y avait pas de règles pour les césures (Jean Baptiste = Jeanbaptiste), on
arrive à un total d’une vingtaine d’orthographes différentes. Même quand
l’orthographe était fixée comme au 20e siècle, on pouvait encore
commettre des erreurs (Ainsi Marguerite est née De Caluwe et est décédée
Decaluwé).
Tout ça bien entendu ne facilite pas les
recherches du généalogiste.
On rencontre cette même problématique à Malte, à
laquelle s’ajoutent d’autres difficultés : la toponymie maltaise et la
transmission des patronymes a subit dans ce minuscule archipel les conséquences
d’une histoire très riche. J’en parlerai en détails dans un article en
introduction à la branche maltaise de mon arbre.
La mention la plus ancienne que j’ai[§]
pu trouver dans les archives de Tournai date de 1572.
Il s’agit de Demarcq Philippe,
baptisé à St Jacques le 22 août 1572[**].
(cette date est donc antérieure à l’édit de Fontainebleau et aux guerres de
Napoléon). J’ai trouvé d’autres Demarcq nés avant 1600 et ayant vécu à Tournai.
Mais sur le site de geneanet, j’ai
trouvé la mention d’une Catherine de Marque, mariée dans la paroisse St
Brice avec Jean Piétart, décédé avant le 4 août 1396. Cela nous remonte au 14e
siècle, peu de temps après les Croisades et pendant la guerre de cent ans[††] !
Et on peut même remonter jusqu’au 12e
siècle : Isabeau du Havoise de Marque a épousé en 1196 Nicolas 1er,
Seigneur de Lallaing (Ecaussinnes) dont elle a eu un fils Simon 1er
de Lallaing[‡‡].
En utilisant des moteurs de recherche
sur des sites de généalogie (plus de 3000 résultats pour les noms de Demarcq ou
Demarque en France), il n’y en a que quatre antérieurs à 1600 dont un seul
antérieur à 1572 : il s’agit d’un Demarque (sic) qui s’est marié avec une
Gueyrasc à Marseille en 1572.
Sur le site tenu par un certain
Jean-Louis Marquès[§§],
j’ai trouvé d’autres informations au sujet de cette personne. Il s’appelle Jean
Demarque (sic), il est né à Rouen et a épousé le 20 mai 1572 Batrone
Gueyrasc, à Marseille. Et ce n’est pas tout, car on connaît aussi le nom de son
père, à savoir Jean Demarque (comme son fils) qui a épousé Marguerite
Constantin. Ils ont dû naître dans les premières décennies des années
1500 ! (Ainsi il y a un demi-millénaire, un Jean Demarque a épousé une
femme prénommée Marguerite).
Quant à l’origine du nom
« Demarque » ou selon l’orthographe la plus ancienne
« Demarcq », on doit se contenter d’hypothèses.
La première est qu’on identifiait
quelqu’un en donnant son prénom et celui de son père, Il suffit donc qu’il y
ait eu un Marc et son fils était connu comme étant « de Marc », puis
cela serait passé comme nom de famille.
La deuxième hypothèse consiste à
identifier quelqu’un par l’endroit où il habite. Ce sont les innombrables
« du pont », « du bois », « du rieux », etc.
Marcq (et formes similaires) est un mot
d’origine germanique, il désigne soit un marécage, soit une limite, une
frontière. Demarcq serait à l’origine quelqu’un qui habitait près d’un marécage
ou d’une frontière. Le nom serait alors synonyme de Demarais. J’ai même déniché
une famille qui portait les deux noms de Demarcq et de van Marcq.
Une troisième hypothèse (la plus
vraisemblable selon moi), proche de la précédente, concerne les noms de famille
désignant le lieu (lieu-dit, ville, région, pays) d’origine. On trouve ainsi
les « de Tournai », « Davignon », « de
Flandres », «Dallemagne », etc.
En Belgique, près de Enghien, il existe
un petit village qui s’appelle Marcq (ou Mark). En France, on trouve quatre
villages portant ce nom : dans les Yvelines (ouest de Paris), au nord de
Verdun, entre Roubaix et Lille (Marcq en Baroeul) et enfin un peu au nord de
Cambrai, (Marcq en Ostrevant).
L’hypothèse la plus vraisemblable est
que le nom de Demarcq vient d’un des deux villages du nord de la France, parce
que c’est la région où l’on trouve encore actuellement le plus de Demarcq
(ainsi qu’au sud du Massif central). Les Demarcq seraient donc (originaires) de
Marcq (en Baroeul ou en Ostrevant). Voir aussi à ce sujet, ce qui est dit des
Huguenots.
Personnellement cette hypothèse me paraît très
plausible. Elle renverrait alors à une origine protestante des Demarque venus
du Nord de la France pour s’installer à Tournai et qui, suite à la Révocation
de l’Edit de Nantes par Louis XIV durent choisir entre la conversion ou
l’exil : à cette époque nombre d’entre eux s’installèrent en Louisiane où
ils ont d’ailleurs fait souche : Il y a beaucoup de Demarque actuellement
établis dans cet Etat, qui parlent Cajun (un français du même type que le
Québécois), et qui sont… Protestants !
Certains généalogistes supposent que le
nom viendrait de Camargue et désignerait
ceux qui marquaient les taureaux ! Cette hypothèse me semble moins
farfelue depuis que j’ai lu que le fils d’un des plus anciens Demarque connus
s’est marié à Marseille.
Je connais cette hypothèse qui d’ailleurs faisait
ironiquement sourire mon père Jean-Denis : elle est effectivement farfelue
et revient à inverser la question des origines. S’il y a effectivement aussi
des Demarque dans le Sud de la France (dont un professeur de Médecine de
Montpellier, nommé Pierre Demarque) il est quasi certain que ceux-ci soient
comme ceux de Louisiane, originaires du Nord et auraient choisi de s’exiler en
terre huguenote après la Révocation de l’Edit de Nantes.
Quelle que soit l’origine du patronyme,
il est possible que les Demarque (écrit d’une façon ou l’autre) soient apparus
en France bien avant le 16e siècle et que certains aient alors émigré
vers la Belgique, notamment lors de guerre de religion (les Huguenots) ou de
conquêtes (Napoléon). Mais les Demarcq/Demarque belges sont aussi anciens que
les Français.
On trouve des Demarcq/Demarque en France
(Il y a en France environ 1200 Demarcq et 1500 Demarque), en Belgique
(essentiellement près de la frontière française : Tournai, Courtrai,
etc.), mais aussi en Angleterre (des Huguenots exilés), un peu partout en
Europe, notamment en Italie, en Pologne, etc., aux Etats-Unis, au Canada et
jusqu’en Corée, etc., mais avec la mobilité qui existe aujourd’hui, cela n’a
plus guère de signification (Un Demarque français peut être prof d’université à
Séoul ou travailler dans une multinationale à Singapour).
Cette dernière remarque d’André concernant la mobilité
actuelle est juste, globalement, à l’exception toutefois des Demarque
américains (Acadiens) et canadiens (Québécois) qui se sont implantés, venant de
France, lors des guerres de religion.
« On peut qu'mincher, les Tournisiens sont là ! »
Tournai est sans conteste la ville de
notre famille (Demarcq/Demarque). Le plus ancien représentant connu[***]
(Jacques Joseph Demarcq) s’y est marié au début du 18e siècle. Et la
famille y a vécu plus de deux siècles et demi[†††].
Tournai (Tornacum) est considérée (avec
Arlon et Tongres) comme la plus ancienne ville de Belgique. En fait, pendant la
plus grande partie de son histoire, Tournai (qu’on a surtout écrit Tournay) a
été une ville… française. Tournai fut romaine, mérovingienne, flamande,
française, anglaise, espagnole, autrichienne, hollandaise avant d’être
finalement belge (pour combien de temps encore ?)
Les premières traces d’occupation
remontent au paléolithique supérieur.
Au premier siècle avant JC, les Romains
s’établissent à Tournai (c’est l’époque de Jules César et de la guerre des
Gaules). La ville semble s’être développée à partir d’un camp militaire et
s’est trouvée au carrefour de deux voies romaines, l’une venant d’Arras vers
Frasnes et l’autre de Cassel vers Bavai. L’autre axe de communication important
est l’Escaut qui limitait les territoires des Nerviens et des Ménapiens.
Au 3e siècle, la ville est
évangélisée par St Piat.
Au milieu du 5e siècle, les Francs
Saliens s’emparent de la ville. En 431, Clovis en fit la capitale du royaume
franc (c’est en ce sens qu’on dit que Tournai a été la première capitale de la
France). En 440, Clovis déplace sa capitale à Paris et dédommage la ville en
lui accordant le siège d’un diocèse qui fut confié à St-Eleuthère (et c’est
toujours le cas aujourd’hui, alors que la réalité socio-économique voudrait que
le siège du diocèse se trouve par exemple à Charleroi).
Aux alentours de 850, elle est intégrée
dans le comté de Flandre qui deviendra pays vassal du roi de France.
En 1092, la peste (en fait il s’agit
d’une sorte d’empoisonnement) ravage la ville. L’évêque (de Tournai et de
Noyon) décide alors d’organiser une grande procession qui selon les
chroniqueurs de l’époque mit fin au fléau. Depuis lors, cette procession se
déroule chaque année le 2e dimanche de septembre.
Vers 1147, les patriciens s’érigent en
commune jurée et font construire la première enceinte communale.
En 1188, la ville se dégage du pouvoir
de l’évêque, situation consacrée par une charte par laquelle Philippe-Auguste,
roi de France, place la commune dans des rapports de vassalités directes. Il
s’assure de la sorte un allié pour combattre le Comte de Flandre. Cette charte
accorde un « droit de cloche ».
|
C’est ainsi qu’est décidée la
construction du beffroi de Tournai (le plus ancien de Belgique) qui à
l’époque ne dépassera pas 30 mètres (il sera rehaussé un siècle plus tard
quand le chœur gothique de la cathédrale empêchera la vue de ce côté).
En 1211, une nouvelle charte de
Philippe-Auguste confirme la précédente.
Pendant plus de trois siècles, la
ville demeura française, avec de nombreux épisodes alternant des périodes de
plus grande liberté (chartes, suppression des impôts) et de soumission au
pouvoir royal.
C’est dans cette période que fut
construite la cathédrale Notre-Dame de Tournai (patrimoine mondial de
l’Unesco, comme le beffroi).
|
(Il faudrait tout un chapitre pour parler de
ce monument : j’en donnerai juste une note personnelle, en disant que la
nef romane atteint un tel degré de perfection que je n’hésite pas à la comparer
à la façade de Notre-Dame de Paris ou du Parthénon ou encore à un concerto de
Mozart dont Salieri disait « une note en plus ou une note en moins, et
l’œuvre est moins belle)
La peste, en 1426, puis la famine, en
1437 et 1439 décimèrent la population.
En 1513, le roi d’Angleterre
Henri VIII s’empare de la ville, mais François 1er la rachète pour
150.000 florins.
En 1521, Charles Quint s’empare de la
ville et le Traité de Madrid (1526) laisse cette possession à l’empereur
En 1667, la ville capitule devant les
troupes de Turenne et fait retour à la monarchie française sous Louis XIV.
|
LES FORCES DE L’EUROPE
TOURNAY Ville forte des Pais Bas du
Comté de Flandres
du cartographe Nicolas de
Fer,
Paris, vers 1705
Fortifications construites par Vauban,
ingénieur et architecte militaire de Louis XIV.
|
En 1709, lors de la guerre de Succession
d’Espagne, Tournai est repris par les Anglo-Hollandais (Marlborough s’en
va-t’en guerre, mironton…). Le traité d’Utrecht (1713) en fait une ville des
Pays-Bas Autrichiens et les Hollandais s’y installent en vertu du traité de la
Barrière (1715). Tournai devient une « ville de la Barrière ».
Après la bataille de Fontenoy (1745,
guerre de Succession d’Autriche, Fontenoy est situé à une dizaine de Km de
Tournai) et la victoire des troupes françaises et irlandaises sur les troupes
anglaises et autrichiennes, la ville fait retour à la France jusqu’en 1748.
Sous Marie-Thérèse et Joseph II, la ville
connaît beaucoup de changements et perd beaucoup de sa superficie. Exemple,
Orcq et Rumillies deviennent autonomes (Ils n’y reviendront que récemment avec
la fusion des communes).
En 1792, lors de la Révolution
française, les révolutionnaires s’emparent de Tournai, doivent l’évacuer en
1793 et reviennent en 1794. La ville passe ensuite à l’empire français.
En 1815, après la défaite de Napoléon à
Waterloo, la ville est rattachée au Royaume des Pays-Bas.
En 1830, elle est intégrée dans la
Belgique indépendante.
Pendant les mois d’août et de septembre
1866, l’épidémie de choléra provoque 291 décès.
Durant la guerre 14-18, la ville est
occupée par les Allemands.
Du 16 au 20 mai 1940, la Luftwaffe
bombarde le centre de la ville. A part la cathédrale et le beffroi, il ne reste
presque plus rien (et une douzaine d’années plus tard, les dégâts sont encore
bien visibles : quand Bruno et André vont chez les Frères des Ecoles Chrétiennes
à Tournai, la toute nouvelle école est encore entourée de ruines dans
lesquelles on allait parfois jouer ou alors le dimanche soir après le patro, on
allait y roder, espérant secrètement surprendre des amoureux dans leurs ébats
amoureux, mais - moi du moins - je n’ai jamais eu cette chance)[‡‡‡].
En 1977, la fusion des communes fera de
Tournai la plus grande commune de Belgique (les 2/3 du territoire de la ville
sont constitués de terres agricoles).
Un peu d’histoire de France et du
protestantisme en se limitant à quelques dates repères :
1517 : Martin Luther affiche 95
thèses contre les travers de l’Eglise (débauche du clergé à commencer par le
pape qui a maîtresses et enfants / commerce des indulgences et des
reliques). Mais les différences doctrinales sont plus fondamentales. Très vite,
les protestants sont persécutés.
1598 : l’Edit de Nantes est
promulgué par le roi Henri IV. Il autorise la liberté de culte au protestants
et met fin à 36 ans de guerres de religion.
1618-1648, guerre de Trente Ans, une guerre de religion
(qui se termine par le Traité de Westphalie). Pendant cette guerre, la
situation des Protestants français est encore protégée par la politique de
Richelieu qui doit ménager ses alliés protestants (comme les princes
allemands).
Mais Richelieu meurt en 1642 et le roi
Louis XIII l’année suivante. La situation des Protestants empire.
En 1685 : Louis XIV se laisse
convaincre qu’il n’y a plus guère de Protestants en France et signe l’Edit de
Fontainebleau (mieux connu comme « Révocation de l’Edit de Nantes »).
Le protestantisme est dès lors interdit sur le territoire français.
Cette révocation entraîna l’exil de
beaucoup de Huguenots (sans doute 200.000).
En 1713, le traité de la Barrière est
signé entre la France et la Hollande : Louis XIV accorde aux Hollandais,
comme barrières les villes de Tournai, Ypres, Menin, Furnes, Warneton, Comines
et le fort de Knoch.
En 1787, Louis XVI institua l’Edit de
Tolérance qui mit fin aux persécutions. Il faudra attendre la Révolution
française de 1789 pour que le protestantisme retrouve totalement droit de cité.
Les faits et les hypothèses :
Les faits :
En France, les Huguenots souffraient des
persécutions. Certains se sont exilés, (certainement en Belgique, mais aussi
dans le sud de l’Angleterre, où l’on trouve des Demarque), certains ont été
baptisés de force, certains se sont convertis au catholicisme.
Après l’Edit de Fontainebleau (1685) et
même encore après l’Edit de Tolérance (1787), donc pendant tout le 18e
siècle et encore au début du 19e siècle, des Huguenots français du
Nord de la France venaient se marier dans une des Eglises réformées, comme
celle de Tournai, les mariages protestants étant interdits en France. Ces
Eglises réformées s’appellent Eglises Wallonnes de la Barrière (voir plus
haut le traité de la Barrière).
|
A une dizaine de kilomètres au Nord de
Cambrai, se trouve le petit village de Marcq (en Ostrevant).
Il est possible que les de Marcq
venaient de Marcq
(rappelons
que l’orthographe n’a pas d’importance).
A une vingtaine de kilomètres au sud
de Cambrai, se trouvent deux petits villages, Templeux-le-Guerard et
Montbrehain, qui ont compté de nombreux Demarque, de religion protestante,
qui, au cours du 18e siècle, sont venus se marier dans l’Eglise
réformée de Tournai.
|
Extraits
de Actes de mariages de l’Eglise Wallonne de la Barrière de Tournai :
Le 25 de
Decembre 1765 Jean Demarque et Madelaine Le
Maire tout
deux de Monbrehain Election de Saint quentin
et Generalité d’Amiens ont été mariez dans notre
Eglise le susdit
jour et an que dessus.
Le 2 aoust
1780 ont été mariez dans notre Eglise Jean Baptiste
Deny et Marie
Anne Josephe veronique De marque tous deux
du village de Montbrehain Election de St. Quentin
generalité
Damiens.
Le 2 Aoust
1780 ont été mariez dans notre Eglise Jean Baptiste
Demarque du
village de Montbrehain Election de St. Quentin
Generalité Damiens et Anne Marie Dumé du
village de templeux
le Guerard Election de peronne Generalité Damiens.
On retrouve ces noms dans les Tables
de mariages de l’Eglise Wallonne de la Barrière de Tournai :
L’exemple que l’on voit ci-dessus
indique que Thérèse Demarque (écrit de la sorte) s’est mariée avec Peeters
Christophe le 15 juillet 1732 dans l’Eglise Wallonne de la Barrière à Tournai,
ce qui signifie que Thérèse Demarque était protestante (Huguenote), mais les
Tables n’indiquent pas le lieu d’origine.
Signalons qu’aucun de ces Demarque venus
se marier à l’Eglise réformée de Tournai, ne fait partie de notre famille (du
moins en ligne directe).
Beaucoup de Demarcq/Demarque français
étaient des Huguenots. Le patronyme se retrouve surtout en deux régions en
France : dans le Nord (près de la Belgique bien plus accueillante aux
Protestants) et au sud du massif central (où se sont regroupés les Protestants
qui ont fait de la résistance).
Ajoutons encore un détail, Jean Baptiste
Demarcq (notre aïeul) s’est mariée avec Anna Maria Wanguel, sans doute vers
1760. Il s’agit d’un nom flamand (on parlait flamand dans le Nord de la France,
au nord de Lille jusqu’à Dunkerque) et la mention la plus ancienne d’une
famille Wanguel que j’ai trouvée de par ailleurs se situe dans un petit village
situé à une dizaine de kilomètres de Marcq près de Cambrai.
Hypothèse : notre famille serait à l’origine des Huguenots
du Nord de la France. Le nom de famille se rapporterait au village de Marcq au
nord de Cambrai (peut-être l’ancien nom était connu comme étant celui d’une
famille protestante, ils auraient préféré alors s’appeler « de
Marcq », pour être moins facilement identifiés). Certains se seraient
établis à Tournai, puisque c’est là qu’ils devaient aller pour se marier dans
l’église protestante.
Critique : cette hypothèse est séduisante, mais ne
résiste guère à l’analyse. Certes, les contacts entre Demarcq/Demarque français
et belges pouvaient exister, d’autant que de 1667 à 1709, Tournai faisait
partie de la France. Mais notre famille est catholique : Jacques s’est
marié en 1738 dans l’église (catholique) St Jacques et pas dans l’église
wallonne (réformée) de la Barrière. Et son fils Jean Baptiste a été baptisé en
1739 dans cette même église St Jacques. Et comment croire que des Huguenots, exilés
de leur pays pour rester fidèles à leur foi protestante, se soient convertis au
catholicisme ? C’est possible, car il y avait des baptêmes forcés et la
seule façon d’avoir une existence légale avant la Révolution française était
d’être baptisé : ils auraient donc pu être baptisés comme catholiques de
force ou par opportunisme et non par conviction (en gardant intacte leur
conviction de protestants) et ensuite avec les générations, ils seraient
devenus de « vrais » catholiques[****].
Conclusion : Cela fait trop d’hypothèses pour être encore
vraisemblable, on peut seulement dire que ce n’est pas totalement impossible.
… Voire que c’est quasi-certain !
Je ne touche pas à ces deux derniers paragraphes du
texte d’André Demarque, mais je n’adhère pas du tout à sa critique (qui est
d’ailleurs une autocritique !) qui semble à la fois relever d’un mécanisme
de défense (« Notre famille est catholique » !) et à mon sens
d’une méconnaissance de l’Histoire de la Réforme.
Tout d’abord, il est bien évident qu’avant la date-clé
de 1517, TOUT LE MONDE dans nos contrées est catholique, ceci depuis
l’évangélisation des Gaules ! Ensuite, l’aspect ne serait-ce que
« économique » de l’Histoire de Tournai démontre qu’elle fut depuis
toujours un terrain d’échanges culturels et commerciaux, en grande partie dus à
sa position géographique, au fait qu’elle était une cité fluviale, et à son
activité intense dans le domaine du drap et du tissage. La Réforme va très vite
gagner les Pays Bas et les terres avoisinantes. N’oublions pas que ses deux
premiers martyrs seront brûlés vifs sur la Grand-Place de Bruxelles.
Figure 1 : ci-dessous à droite :Martyre de Henry Voes et
de Jean Van Eschen, deux moines augustins ayant suivi les idées de Luther,
brûlés vifs le premier juillet 1523 à Bruxelles. (Le vitrail se trouve dans le
Temple Protestant EPUB de Tournai, sis dans les Maisons Romanes.)
Il s’agit de Henri Voes et Jean Van Eschen furent les
premiers martyrs protestants, brûlés le 1er juillet 1523 à Bruxelles.
Suite à la publication des 95 thèses de Martin Luther,
plusieurs moines du couvent augustin d'Anvers se convertirent à la doctrine de
Luther. François Vander Hulst, le premier inquisiteur désigné par l'Empereur
Charles Quint et membre du conseil du Brabant, traita l'affaire en convoquant
le prieur du couvent, Jacques Praepositus. Une fois présent celui-ci fut arrêté
et, après quelques jours d'incarcération, avoua et fit acte d'abjuration dans
la Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule à Bruxelles.
Durant l'incarcération du prieur, les moines nommèrent
Lambert Thoren comme prieur et continuèrent à prêcher la doctrine de Luther.
L'inquisiteur les fit arrêter. Contrairement aux autres moines, Thoren, Voes et
Van Eschen refusèrent de se rétracter. Ils furent ecclésiastiquement dégradés
sur la Grand-Place de Bruxelles. Thoren demanda un nouveau délai de réflexion.
Le même après-midi de juillet 1523, Voes et Van Eschen furent mis à mort sur le
bûcher dressé sur la Grand-Place. L'exécution dura 4 heures.
Leur mort marque le début de l'inquisition menée dans
les Pays-Bas espagnols. Martin Luther composa son premier chœur en leur mémoire[††††],
Un beau Chant des deux Martyrs de Christ, brûlés à Bruxelles par les sophistes
de Louvain[‡‡‡‡].
Ceci pour dire que la Réforme fit très vite des émules
chez les catholiques dans nos contrées, particulièrement dans des grands
centres comme Tournai où il est certain que parmi les Demarque qui pouvaient
déjà s’y trouver, il put y en avoir un nombre important qui se soient convertis
à la « Foi nouvelle ».
Dans son
livre « La Diffusion de la Réforme en France[§§§§] », Francis Higman , cite notamment Vallérand
Poulain, un ancien prêtre catholique converti, qui visita les réfugiés
tournaisiens de Wesel et contribua, avec Pierre de Brully, qui en fera un guide
et un chef des Protestants de Tournai,
devenue une « République Calviniste », à l’instar de la ville de
Genève qui accueillait d’ailleurs chaque année à cette époque de jeunes
tournaisiens venus s’initier aux enseignements de Calvin !
Il est
évident qu’un nombre considérable de Catholiques tournaisiens devinrent, durant
cette période, des Protestants convaincus ! Que par la suite, aux hasards
de l’Histoire, nos ancêtres restés à Tournai après la Révocation de l’Edit de
Nantes, ou y établis avant 1517 aient été « des Catholiques », c’est
très possible et vraisemblable. Cela ne signifie nullement que d’autres, entre
ces dates n’aient pas adhéré à la Réforme.
Ce serait
d’ailleurs improbable et contradictoire avec l’émigration forcée de Demarque
francophones, au Nouveau Monde, parce qu’ils étaient Protestants !
Donc
personnellement, je pense qu’il y a tout lieu de croire que nos ancêtres
furent, aux belles heures de la Réforme à Tournai, Protestants, sinon
Huguenots, du moins Gueux des Bois !... Et ce n’est peut-être pas un
hasard qu’un jour de janvier 1988, un Demarque, prénommé de son baptême
catholique « Jean-Marie », en écho au prénom de sa grand-tante
Marie-Jeanne, opta pour la Foi Réformée !
Jacques Demarque[*****]
(né en 1926, fils de Albert, le frère de Jean) se souvient très bien que
lorsqu’il était enfant, il rendait visite à « cousine Gabrielle »
(qui devait avoir l’âge de son père né en 1900) qui habitait une rue descendant
de St Piat vers l’Escaut (comme la rue Duwez par exemple). Il était très
impressionné par deux cadres représentant des Demarque ayant servi dans l’armée
de Napoléon et surtout par le fait que ces cadres étaient signés de Napoléon.
Demarque Charles (121e
régiment de ligne) et Demarque Jean Baptiste (1er chasseurs à
cheval), résidents tous les deux à Tournai, ont reçu la médaille de St Hélène,
accordée par Napoléon III en récompense aux 390 000 soldats encore vivants en
1857, qui avaient combattu aux côtés de Napoléon 1er pendant les
guerres de 1792-1815[†††††].
Il est bien possible qu’il s’agisse des deux soldats représentés dans les
cadres chez « cousine Gabrielle » et je fais l’hypothèse que la
fameuse signature était celle de Napoléon III.
Il est possible aussi qu’à l’occasion
des guerres de Napoléon que des Demarque originaires de France soient venus
s’installer en Belgique. Mais notre famille séjournait à Tournai bien avant
Napoléon. De part ailleurs, il n’a pas été possible de retrouver qui était
cette cousine Gabrielle dont on ne connaît pas le nom de famille (une cousine
d’Albert et de Jean ?)
Mon père Jean-Denis, aîné de Jacques se souvenait
aussi très bien de ces deux portraits. Il possédait surtout le sabre du
Grognard Jean-Baptiste Demarque, ainsi qu’un pistolet à deux coups, qui lui
avait appartenu ! Ce ne sont pas les cadres qui étaient signés par
Napoléon, mais bien les brevets afférents à la réception de la médaille de
Sainte Hélène, accordée par Napoléon III, dans les circonstances rapportées par
André.
Mon père m’avait donné le sabre, ainsi que le
pistolet, et je les ai longtemps conservés, avant de devoir me résoudre à m’en
défaire, au cours des années 2009 à 2011, en raison de graves difficultés de
vie…
J’en avais fait des photos, qui hélas, par la suite,
ont été perdues dans la tourmente de mon divorce et de mon exil à Malte.
(1956-)
|
le 8 mars 2014
Valletta, MALTE
|
Joséphine BUSUTTIL
(1954-)
|
Jean-Denis, Charles, Marie,
Albert DEMARQUE dit Shany
(1922-2004)
|
le 14 août 1948
La Louvière, 7100, Hainaut,
Centre, BELGIQUE
|
Odile STAQUET
(1924-1987)
|
Albert DEMARQUE
(1900-1965)
|
le 10 septembre 1921
Strépy Bracquegnies,
Hainaut, Centre, BELGIQUE
|
Léocadie DAINVILLE
(1902-1987)
|
Jean-Baptiste, Joseph
DEMARQUE
(1867-1951)
|
le 15 octobre 1892
Tournai, Hainaut,
Tournaisis, BELGIQUE
|
Albertine, Marie, Henriette
FROMONT
(1872-1946)
|
Joseph DEMARQUE
(1833-)
|
le 24 novembre 1856
Tournai, Hainaut,
Tournaisis, BELGIQUE
|
Sidonie LEDOUX
(1834-)
|
Antoine, Hubert, Joseph
DEMARQUE
(1788-1849)
|
le 9 octobre 1816
Luxembourg, LUXEMBOURG
|
Marie, Joseph BARTHOLOMY
(1793-1845)
|
Richard Joseph DEMARQUE
(1764-1836)
|
le 14 octobre 1787
Tournai, Hainaut,
Tournaisis, BELGIQUE, Paroisse saint Piat
|
Marie, Joséphine CARBONELLE
(1764-1839)
|
Jean-Baptiste, Joseph
DEMARQUE
(1739-)
|
Tournai, Hainaut,
Tournaisis, BELGIQUE, Paroisse saint Jacques ?
|
Anna, Maria WANGUEL
|
Jacques DEMARCQ
(1715-1753)
|
le 25 novembre 1738
Tournai, Hainaut, Tournaisis,
BELGIQUE, Paroisse saint Jacques
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Marie Barbe Joseph DEMARCQ
(1712-)
|
DEMARCQ
|
|
|
(1954-)
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le 8 mars 2014
Valletta, MALTE
|
Jean-Marie, Jacques, Hector, Albert DEMARQUE
dit Yaqov
(1956-)
|
Emmanuel BUSUTTIL
(1919-2003)
|
|
Agnès FARRUGIA
(1924-2013)
|
Paolo BUSUTTIL
(1899-1954)
|
le 12 octobre 1919
Cospicua, MALTE
|
Anna-Maria BARBARA
(-1978)
|
Giuseppe BUSUTTIL
|
le 9 juin 1886
Cospicua, MALTE
|
Maria-Anna BORG
|
Aloisio BUSUTTIL
|
|
Maria MUSCAT
|
Lorenzo BUSUTTIL
|
le 11 juin 1815
|
Giovanna Rosa GALEA
|
Giovanni BUSUTTIL
|
le 5 septembre 1769
Birgu, MALTE
|
Paola CARUANA
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Ugolino BUSUTTIL
(1705-1756)
|
le 29 octobre 1729
Zejtun, MALTE
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Catarina DESIRA
|
Giovanni BUSUTTIL
(1670-)
|
le 19 juillet 1729
Zejtun, MALTE
|
Teresa CARUANA
(1670-)
|
Blasco BUSUTTIL
(1635-1691)
|
|
Domenica AZZOPARDI
(1650-)
|
Gio-Maria BUSUTTIL
(-1639)
|
le 6 avril 1618
|
Angelica CASSAR
|
Tomaso BUSUTTIL
|
|
|
[*]
C’est au cœur de ces ruines, dans la
Cour d’Honneur de ce château, que je reçus, lors d’un camp Scout, par une
chaude nuit de l’an 1970, mon « adjectif » : « Cumulus »,
après avoir reçu lors du camp de l’année précédente, mon « Totem » de
« Vanneau »… Un « adoubement » sur les terres
ancestrales ???
[†]
Ces derniers ont été remis en dépôt,
fin janvier 2013, à ma cousine, Rachel Demarque.
[‡]
Je reprends, en substance, un texte
rédigé par mon petit-cousin, André DEMARQUE, fils de Jean, le frère cadet de
mon grand-père paternel, Albert. André a fait un excellent travail de
recherche, digne d’un professionnel de la généalogie. C’est grâce à son apport
de documents et de données que j’ai pu progresser dans mes propres recherches
généalogiques, pour la branche agnatique dont je fais partie.
J’ajoute dans ce texte d’introduction les renseignements complémentaires et les souvenirs que je tiens de mon père, Jean-Denis, malheureusement décédé le 12 mars 2004, le lendemain (ou le soir-même !) des funérailles de mon fils Gaël, mort le 04 mars .
J’ajoute dans ce texte d’introduction les renseignements complémentaires et les souvenirs que je tiens de mon père, Jean-Denis, malheureusement décédé le 12 mars 2004, le lendemain (ou le soir-même !) des funérailles de mon fils Gaël, mort le 04 mars .
[§]
C’est André Demarque qui écrit ici.
Pour faciliter la lecture, les autres mentions ou citations de sa plume seront
faites en utilisant seulement ses initiales : AD.
[**]
(source : Table des baptêmes de la paroisse St Jacques)
[††]
(source : http://gw.geneanet.org/gerluc)
[‡‡]
(sources : recherches effectuées par Jean-Marie Demarque, petit-fils de Albert
Demarque, frère de Jean Demarque)
[§§]
gw.geneanet.org/jlmarques
[***]
Le plus ancien connu et surtout
ATTESTE ! nda
[†††]
S’ils n’y ont vécu que durant deux
siècles et demi, Tournai n’est pas la Ville de notre famille, n’en déplaise au
« chauvinisme tournaisien » de certains Demarque : notre origine
est bien plutôt à rechercher en France, et surtout en Allemagne !
Toutefois, il est vrai que l’on retrouve à Tournai les générations qui ont
précédé la mienne, sans doute jusqu’au 16ème siècle, époque durant
laquelle débutent de grandes migrations dues aux troubles causés par les débuts
de la Réforme, surtout après 1522 ! (nda)
[‡‡‡]
AD.
[§§§]
Stricto sensu, les
« Huguenots » sont les Protestants français qui ont résisté à la
persécution surtout après l’Edit de Fontainebleau, qui annulait les privilèges
qui leur étaient accordés par l’Edit de Nantes. Les Protestants belges
(Pays-Bas espagnols) de cette période qui résistaient contre la persécution ne
sont pas des Huguenots mais des Gueux ! Pour la petite histoire, la
« besace », leur signe de ralliement (« Jusques à porter la
besace ») figure sur les armoiries de l’Eglise Protestante Unie de
Belgique, dont je fus durant 14 années un Pasteur, et durant trois ans un des
sept Conseillers Synodaux, ainsi que sur les armoiries de… l’Université Libre
de Bruxelles et sur celles de la Faculté Universitaire de Théologie Protestante
de Bruxelles, où j’ai fait mon Master 2 en Théologie. nda
[****]
Terme qui me fait souvent sourire et qui du reste me pose question :
l’Eglise catholique Romaine est une sinistre imposture qui dure depuis le règne
de Constantin 1er…. Comment peut-on qualifier de « vrai »
celui qui se réclame de cette imposture, sinon qu’à prétendre qu’il soit
lui-même un « parfait » imposteur ? (Cfr mon ouvrage
intitulé : «Iaacov DEMARQUE : L’Eglise Catholique Romaine ?
Une Magistrale Imposture », JOYAQ of MALTA, Msida, 2014). nda
[††††]
« Ein neu Lied von den zweyen Marterern Christi, zu Brüssel von den
Sophisten zu Löwen verbrannt ».
[‡‡‡‡]
Henri Voes et Jean Van Eschen. (2013, juillet 11). Wikipédia, l'encyclopédie
libre. Page consultée le 20:02, novembre 6, 2014 à partir de : http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Henri_Voes_et_Jean_Van_Eschen&oldid=94884181.
[§§§§]Higman
Francis : « Diffusion de la
Réforme en France (La) 1520-1565", Labor et Fides, Genève, 1992.
[*****]
Il s’agit de mon parrain, Jacques
Demarque le frère cadet de mon père Jean-Denis. nda
[†††††]
source : http://www.stehelene.org
[‡‡‡‡‡]
Iaacov est la transcription hébraïque de mon second prénom, Jacques, qui est
celui du frère de mon père, mon parrain, qui a épousé après la guerre de 40-45
une jeune fille Juive. Lors de ma conversion au Judaïsme, j’ai choisi ce
prénom.
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