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dimanche 9 novembre 2014

A paraître, bientôt, dans toute bonne librairie !

Quelques extraits des premières pages de notre livre concernant la Généalogie des familles DEMARQUE-BUSUTTIL...

Il sera suivi sous peu d'un roman...

Mais chûûtttt : c'est encore un "secret" !

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Josephine & Iaacov Busuttil-Demarque



GÉNÉALOGIE

De
Jean-Marie, J-H-A  DEMARQUE
(dit Iaacov)
Et
Joséphine BUSUTTIL






2014




© Iaacov & Joséphine Busuttil-Demarque
            JOYAQ OF MALTA 2015

Tous droits réservés. Aucune partie de cet ouvrage ne peut être reproduite, emmagasinée dans un système de rappel des informations enregistrées, ou transmise, sous aucune forme ou par aucun moyen, électronique, mécanique, système de photocopie, système d’enregistrement, ou autrement, sans avoir obtenu au préalable l’autorisation écrite de l’éditeur.

Des parties de ce livre ont été réalisées à l’aide de GenoPresse MC.
GenoPresse MC est une marque et un logiciel de Inergo, Inc.

Couverture : Iaaqov Demarque

Imprimé à Malta

ISBN x-xxx-xxxxx-x
(en attente d’enregistrement)






Mon père, Jean-Denis Demarque (+2004), qui m’a initié à la science généalogique et m’a transmis cette passion.

Mr. Anthony Bezzina, Secrétaire de la Paroisse de Qrendi (Malta), qui nous a reçus cordialement, Joséphine et moi et nous a permis par ses recherches dans les archives paroissiales d’avancer grandement dans la branche des FARRUGIA.

Nos familles et les membres de nos familles Busuttil-Farrugia et Demarque-Staquet, et particulièrement : 

Mon fils Gaël, qui lira ce livre de Là-Haut, mes filles Ludivine et Marjolaine, mes petits-fils Louis et Lucas De Bisscop-Demarque.

Ma cousine Rachel Bauman-Demarque. 

Mon petit-cousin André Demarque, qui a travaillé énormément, avec precision et fruit la généalogie tournaisienne des DEMARQUE.

Nos soeurs et Belles-soeurs Mary & Theresa Busuttil, & notre beau-frère Gaetano Micaleff.

Nos neveux et nièces Sarah and Reuben Micallef.

Nos petit-neveux, Daniel and Martina Attard.

En mémoire de nos parents et grands-parents.
Josephine & Iaacov Busuttil-Demarque






E
ntamer la rédaction d’une généalogie aussi complète que possible est une aventure passionnante, autant que difficile et sans fin : en effet, dès lors qu’on commence à enquêter sur les origines d’une personne, puis d’une famille, la découverte d’éléments parfois minimes, éparpillés au travers d’une multitude de documents aux origines les plus diverses pousse le chercheur à « aller plus loin », voire à recommencer des pans entiers de son travail.

En matière de généalogie, le vieil adage « cent fois sur le métier remettre son ouvrage » fait très souvent la règle.

La généalogie est une science qui exige du chercheur qu’il soit à la fois tenace et méticuleux. Cette dernière qualité est importante car il s’agit de produire un travail de recherche historique, qui ne saurait être scientifique s’il n’était rigoureux. Point question donc de supposer ni de rêver : les faits sont les faits et eux seuls doivent être à la source de la rédaction. Tout au plus pourra-t-on inclure dans ce type de travail un chapitre intitulé « conjectures », qui sera la plupart du temps assez bref, et dans lequel on pourra faire figurer des personnes sans liens direct prouvé avec l’arbre, mais pour lesquelles on a des éléments qui tendent à prouver qu’elles y sont rattachées par l’une ou l’autre branche. Personnes qui du reste furent bien réelles, et qui peuvent s’avérer être les pistes d’une nouvelle et fructueuse recherche.

Les « trous », dans une généalogie, ne sont pas rares, et correspondent généralement à des périodes sombres de l’Histoire, qui ont connu les ravages des invasions ou des guerres. Ils sont très souvent la hantise du professionnel comme de l’amateur.


En conséquence, certains Pays qui ont été moins touchés par les avatars de l’Histoire, et qui ont été plus stables permettront une recherche plus facile dans la chronologie des faits et la succession des générations. C’est le cas, notamment, pour l’Archipel Maltais qui connut une assez grande stabilité depuis le 12ème siècle et dans lequel, à dater de 1530, année de sa cession par l’Empereur Charles V à l’Ordre Hospitalier de Saint Jean de Jérusalem, de nombreuses archives ont été tenues méticuleusement, notamment par le Clergé et l’Inquisition. Malte sera aussi assez peu touchée par la folie antireligieuse de la Révolution Française et, mis à part l’autodafé des lettres patentes de la noblesse maltaise, commis, sur l’Autel de la Liberté, par l’occupant français le 14 juillet 1799, peu de documents ont subi une autre destruction que celles hélas inhérentes au temps qui passe et surtout à l’humidité, toujours très élevée dans l’archipel. Les registres paroissiaux sont particulièrement riches, comme le sont aussi les archives de la Sainte Inquisition, celles de la Curia, et celles, bien sûr, de l’Ordre. On peut donc dire que Malte soit une sorte de paradis pour les généalogistes, et elle le serait pleinement si ces derniers n’avaient pas à se heurter souvent à une bureaucratie particulièrement tatillonne !

J’ai été initié à la généalogie par mon père, Jean-Denis Demarque, vers l’âge de mes dix ans.

Il avait rassemblé, dans des dossiers de carton, toutes sortes de documents : Actes de mariage, de décès, de naissance, Actes notariés, documents d’identité, photos, extraits de Presse, documents militaires, effets personnels ayant trait à des membres de sa famille ou à celle de ma mère, Odile Staquet. Tout était classé et répertorié, numéroté selon le système SOSA, et chaque dossier contenait une fiche personnelle et une fiche familiale. Il m’avait montré aussi un beau livre, à couverture de cuir rouge, aux pages vierges, contenant des fiches à remplir pour établir notre livre généalogique. J’avais découvert aussi deux grandes gravures polychromes, représentant un chêne dont les branches s’ornaient de cadres vierges, en forme de blasons.

L’enfant que j’étais était fasciné, devant ces documents et certains objets que mon père conservait précieusement.

Un gros dossier aux pages jaunies, rendues fragiles par les outrages du temps, contenait entre autres documents, des Actes et des Décrets, portant une signature prestigieuse : « Pour le Premier Consul, Joséphine de Beauharnais »…. Ils concernaient une propriété que les hasards de l’Histoire avaient mise dans les mains d’un de mes ancêtres, Pierre Dainville, qui avait épousé une femme de religion Juive, Marie Antoinette Weidman. Une propriété elle-même prestigieuse : celle des ruines du Château et du Parc de Mariemont, près de La Louvière, en Belgique, qui avait appartenu en son temps à Marie de Hongrie, sœur de l’Empereur Charles V ! La propriété comprenait les charbonnages de Mariemont, que mon aïeul tenta, avec quelques actionnaires, d’exploiter, avant de se faire spolier honteusement par un gros industriel de la région : Waroquier ! Mon arrière-grand-père, Emile Dainville, avait tenté vainement de faire valoir ses droits sur ladite propriété devant la justice belge, mais s’était vu finalement débouté, par manque de fonds pour poursuivre en Cassation.

Je découvrais aussi, fasciné, les armes du père de mon aïeul : un pistolet à deux coups et un sabre, dont il s’était servi lors de la bataille de Waterloo, le 18 juin 1815 ! J’ai longtemps conservé ces reliques, avant de devoir les vendre, me trouvant moi-même en manque d’argent…

Dans ces années-là, mon père m’emmena aussi « sur le terrain » : à Waterloo, bien sûr, à Mariemont aussi. Mais aussi à Tournai, et surtout à Froyennes, berceau de la famille Demarque.

Il m’emmena aussi sur des traces plus lointaines, dont les « liens » manquaient, mais qui avaient cependant des fondements assez probants : celles de Guillaume de la Marck, le « Sanglier des Ardennes » Duc de Bouillon et Seigneur de Sedan et d’Herbeumont, qui, Protestant, avait tenté, après la révocation de l’Edit de Nantes, de s’emparer de la…Personne Royale de Louis XIV !

J’étais littéralement fasciné, et il y a fort à parier que ce sont ces moments qui déterminèrent en moi une véritable passion pour l’Histoire, passion qui ne s’est pas éteinte aujourd’hui, loin s’en faut !

A la suite de mon Père, et encore de son vivant, j’ai repris plus tard la tâche ardue et passionnante de la rédaction d’une généalogie familiale. Mes études Universitaires en Théologie Protestante avaient eu ceci de positif, de me former de manière scientifique à la recherche historique.

Curieusement, j’étais devenu Protestant, comme mon très vraisemblable ancêtre Guillaume de La Marck ; j’avais passé les meilleurs moments de mon enfance dans son fief d’Herbeumont, jouant durant des heures dans les ruines de sa forteresse[*].

Et, après le décès de mon père et de mon fils aîné, Gaël Demarque, à quelques jours d’intervalle, je me trouvais Pasteur Protestant de la Paroisse d’Ecaussines. Là, des relations amicales avec le curé du lieu, historien et généalogiste de qualité et de renom, me permirent de pousser mes recherches et d’aboutir à la quasi-certitude de liens parentaux avec Isabeau du Havoise de Marcq, qui avait épousé au 12ème siècle, Simon 1er de Lallaing, Seigneur d’Ecaussinnes. J’ai pu ainsi compulser plusieurs documents, notamment notariaux, qui attestent de ces liens et de la présence d’une branche des de Marcq à Ecaussinnes, jusqu’au début du 18ème siècle. Je reproduis, dans le chapitre « conjectures » de ce livre, certains de ces documents et notamment un acte notarié qui fut établi en 1706 au nom de Guillaume de Marq, Mambourg de la Paroisse d’Ecaussinnes-Lallaing.

La vulgarisation de l’informatique, et surtout le « boom » d’Internet me permirent aussi, comme j’imagine à bien d’autres confrères généalogistes, de pousser sans cesse plus loin mes recherches, et notamment d’entrer en contact avec des membres de la famille qui possédaient de précieuses « clés » du passé familial.

Puis, la Vie elle aussi allait jouer un rôle et modifier le cours de mon existence comme jamais je n’aurais pu l’imaginer…

En juillet 2011, ce fut la séparation du premier couple que j’avais formé, depuis 32 ans, avec Christine Cools, la mère de mes trois enfants, Gaël, Ludivine et Marjolaine. Une séparation qui surgissait dans notre vie comme une « réplique » du grand tremblement de terre provoqué dans notre existence par la mort inopinée de notre fils Gaël, alors âgé de vingt ans, suivie à huit jours près de celle de mon père, Jean-Denis.
Et ce fut une longue descente aux enfers, ceux de la perte et de la solitude qui me poussèrent inexorablement vers une voie sans issue, celle d’une fin de vie misérable. Lorsque j’écris ceci, et lorsque j’y songe, j’en ai froid dans le dos et en fais comme la nuit dernière, d’horribles cauchemars !

J’avais pu sauver du naufrage de la séparation la totalité de mes dossiers généalogiques[†]. Durant le second semestre de 2012, j’entrepris, envers et contre tout, de continuer d’y travailler, alors que je survivais, de manière précaire, en zone Flamande.

Puis survint le miracle, aussi fou et fort qu’inattendu :

Celui d’une rencontre sur Facebook, avec une femme maltaise, qui s’était émue de ma situation et me proposait d’aller la rejoindre, du moins pour un temps, à Malte !

Sans le savoir, sans même l’imaginer, et si moi-même, au départ, je n’y ai pas cru, elle m’avait sauvé la Vie, en m’offrant, à moi qui étais au bout du rouleau de la mienne, une existence toute nouvelle, à ses côtés, dans un Pays dont, au départ je ne connaissais rien et qui aujourd’hui est devenu, dans mon cœur, « Mon Pays ».

En juillet 2013, alors que je vivais déjà à Malte depuis six mois, mon divorce fut prononcé, concernant mon premier mariage. Et le 8 mars 2014, Joséphine Busuttil et moi unissions nos vies officiellement, « pour le meilleur et pour le pire » ! Ce furent sa sœur Thérésa, et mon ami Raphaël Kouff qui furent les témoins respectifs de ce mariage.

C’est dans ce contexte très particulier aussi, voire exceptionnel, que je pus laisser libre cours à ma passion de l’Histoire et entreprendre la rédaction de ce livre généalogique Belgo-Maltais, livre qui paraît ici dans sa première mouture, celle d’une première édition appelée sans doute à de nombreuses révisions, au fil du travail ardu et tenace, inquisiteur, du généalogiste que je suis devenu, comme une sorte de sublimation du psychanalyste et du théologien que je reste.
Merci, Joséphine, pour ce que tu m’as donné et continue de m’offrir : la possibilité d’être, d’exister encore, comme celle de devenir !
Merci à toi, et merci à ta famille, qui m’a adopté et est devenue mienne !
Merci à ton Pays, devenu aussi « mon » Pays, et que j’aime et apprécie énormément !

Yaqov Demarque

Msida,
Mercredi 22 octobre 2014.







Signalons d’abord qu’il existe une multitude d’orthographes du nom.
L’orthographe des noms de famille ne s’est fixée qu’au cours du 19e siècle, quand la lecture et l’écriture se sont généralisées dans nos régions (Jean Baptiste, né en 1867, savait lire et écrire, mais pas son père). L’officier de l’état civil ou le curé recopiaient selon ce qu’ils entendaient et les intéressés ne pouvaient pas vérifier l’orthographe dont ils n’avaient aucune idée. Donc seule comptait la phonie du mot.
Quand on sait que la casse (= majuscule et minuscule) n’avait pas d’importance (au début, on écrivait les noms en minuscules… comme aujourd’hui pour les adresses e-mail !) et que de plus il n’y avait pas de règles pour les césures (Jean Baptiste = Jeanbaptiste), on arrive à un total d’une vingtaine d’orthographes différentes. Même quand l’orthographe était fixée comme au 20e siècle, on pouvait encore commettre des erreurs (Ainsi Marguerite est née De Caluwe et est décédée Decaluwé).
Tout ça bien entendu ne facilite pas les recherches du généalogiste.

On rencontre cette même problématique à Malte, à laquelle s’ajoutent d’autres difficultés : la toponymie maltaise et la transmission des patronymes a subit dans ce minuscule archipel les conséquences d’une histoire très riche. J’en parlerai en détails dans un article en introduction à la branche maltaise de mon arbre.


La mention la plus ancienne que j’ai[§] pu trouver dans les archives de Tournai date de 1572.
Il s’agit de Demarcq Philippe, baptisé à St Jacques le 22 août 1572[**]. (cette date est donc antérieure à l’édit de Fontainebleau et aux guerres de Napoléon). J’ai trouvé d’autres Demarcq nés avant 1600 et ayant vécu à Tournai.

Mais sur le site de geneanet, j’ai trouvé la mention d’une Catherine de Marque, mariée dans la paroisse St Brice avec Jean Piétart, décédé avant le 4 août 1396. Cela nous remonte au 14e siècle, peu de temps après les Croisades et pendant la guerre de cent ans[††] !
Et on peut même remonter jusqu’au 12e siècle : Isabeau du Havoise de Marque a épousé en 1196 Nicolas 1er, Seigneur de Lallaing (Ecaussinnes) dont elle a eu un fils Simon 1er de Lallaing[‡‡].

En utilisant des moteurs de recherche sur des sites de généalogie (plus de 3000 résultats pour les noms de Demarcq ou Demarque en France), il n’y en a que quatre antérieurs à 1600 dont un seul antérieur à 1572 : il s’agit d’un Demarque (sic) qui s’est marié avec une Gueyrasc à Marseille en 1572.
Sur le site tenu par un certain Jean-Louis Marquès[§§], j’ai trouvé d’autres informations au sujet de cette personne. Il s’appelle Jean Demarque (sic), il est né à Rouen et a épousé le 20 mai 1572 Batrone Gueyrasc, à Marseille. Et ce n’est pas tout, car on connaît aussi le nom de son père, à savoir Jean Demarque (comme son fils) qui a épousé Marguerite Constantin. Ils ont dû naître dans les premières décennies des années 1500 ! (Ainsi il y a un demi-millénaire, un Jean Demarque a épousé une femme prénommée Marguerite).



Quant à l’origine du nom « Demarque » ou selon l’orthographe la plus ancienne « Demarcq », on doit se contenter d’hypothèses.

La première est qu’on identifiait quelqu’un en donnant son prénom et celui de son père, Il suffit donc qu’il y ait eu un Marc et son fils était connu comme étant « de Marc », puis cela serait passé comme nom de famille.

La deuxième hypothèse consiste à identifier quelqu’un par l’endroit où il habite. Ce sont les innombrables « du pont », « du bois », « du rieux », etc.
Marcq (et formes similaires) est un mot d’origine germanique, il désigne soit un marécage, soit une limite, une frontière. Demarcq serait à l’origine quelqu’un qui habitait près d’un marécage ou d’une frontière. Le nom serait alors synonyme de Demarais. J’ai même déniché une famille qui portait les deux noms de Demarcq et de van Marcq.

Une troisième hypothèse (la plus vraisemblable selon moi), proche de la précédente, concerne les noms de famille désignant le lieu (lieu-dit, ville, région, pays) d’origine. On trouve ainsi les « de Tournai », « Davignon », « de Flandres », «Dallemagne », etc.
En Belgique, près de Enghien, il existe un petit village qui s’appelle Marcq (ou Mark). En France, on trouve quatre villages portant ce nom : dans les Yvelines (ouest de Paris), au nord de Verdun, entre Roubaix et Lille (Marcq en Baroeul) et enfin un peu au nord de Cambrai, (Marcq en Ostrevant).
L’hypothèse la plus vraisemblable est que le nom de Demarcq vient d’un des deux villages du nord de la France, parce que c’est la région où l’on trouve encore actuellement le plus de Demarcq (ainsi qu’au sud du Massif central). Les Demarcq seraient donc (originaires) de Marcq (en Baroeul ou en Ostrevant). Voir aussi à ce sujet, ce qui est dit des Huguenots.

Personnellement cette hypothèse me paraît très plausible. Elle renverrait alors à une origine protestante des Demarque venus du Nord de la France pour s’installer à Tournai et qui, suite à la Révocation de l’Edit de Nantes par Louis XIV durent choisir entre la conversion ou l’exil : à cette époque nombre d’entre eux s’installèrent en Louisiane où ils ont d’ailleurs fait souche : Il y a beaucoup de Demarque actuellement établis dans cet Etat, qui parlent Cajun (un français du même type que le Québécois), et qui sont… Protestants !

Certains généalogistes supposent que le nom viendrait de Camargue et désignerait  ceux qui marquaient les taureaux ! Cette hypothèse me semble moins farfelue depuis que j’ai lu que le fils d’un des plus anciens Demarque connus s’est marié à Marseille.

Je connais cette hypothèse qui d’ailleurs faisait ironiquement sourire mon père Jean-Denis : elle est effectivement farfelue et revient à inverser la question des origines. S’il y a effectivement aussi des Demarque dans le Sud de la France (dont un professeur de Médecine de Montpellier, nommé Pierre Demarque) il est quasi certain que ceux-ci soient comme ceux de Louisiane, originaires du Nord et auraient choisi de s’exiler en terre huguenote après la Révocation de l’Edit de Nantes.

Quelle que soit l’origine du patronyme, il est possible que les Demarque (écrit d’une façon ou l’autre) soient apparus en France bien avant le 16e siècle et que certains aient alors émigré vers la Belgique, notamment lors de guerre de religion (les Huguenots) ou de conquêtes (Napoléon). Mais les Demarcq/Demarque belges sont aussi anciens que les Français.


On trouve des Demarcq/Demarque en France (Il y a en France environ 1200 Demarcq et 1500 Demarque), en Belgique (essentiellement près de la frontière française : Tournai, Courtrai, etc.), mais aussi en Angleterre (des Huguenots exilés), un peu partout en Europe, notamment en Italie, en Pologne, etc., aux Etats-Unis, au Canada et jusqu’en Corée, etc., mais avec la mobilité qui existe aujourd’hui, cela n’a plus guère de signification (Un Demarque français peut être prof d’université à Séoul ou travailler dans une multinationale à Singapour).

Cette dernière remarque d’André concernant la mobilité actuelle est juste, globalement, à l’exception toutefois des Demarque américains (Acadiens) et canadiens (Québécois) qui se sont implantés, venant de France, lors des guerres de religion.



« On peut qu'mincher, les Tournisiens sont là ! »

Tournai est sans conteste la ville de notre famille (Demarcq/Demarque). Le plus ancien représentant connu[***] (Jacques Joseph Demarcq) s’y est marié au début du 18e siècle. Et la famille y a vécu plus de deux siècles et demi[†††].

Tournai (Tornacum) est considérée (avec Arlon et Tongres) comme la plus ancienne ville de Belgique. En fait, pendant la plus grande partie de son histoire, Tournai (qu’on a surtout écrit Tournay) a été une ville… française. Tournai fut romaine, mérovingienne, flamande, française, anglaise, espagnole, autrichienne, hollandaise avant d’être finalement belge (pour combien de temps encore ?)

Les premières traces d’occupation remontent au paléolithique supérieur.

Au premier siècle avant JC, les Romains s’établissent à Tournai (c’est l’époque de Jules César et de la guerre des Gaules). La ville semble s’être développée à partir d’un camp militaire et s’est trouvée au carrefour de deux voies romaines, l’une venant d’Arras vers Frasnes et l’autre de Cassel vers Bavai. L’autre axe de communication important est l’Escaut qui limitait les territoires des Nerviens et des Ménapiens.

Au 3e siècle, la ville est évangélisée par St Piat.

Au milieu du 5e siècle, les Francs Saliens s’emparent de la ville. En 431, Clovis en fit la capitale du royaume franc (c’est en ce sens qu’on dit que Tournai a été la première capitale de la France). En 440, Clovis déplace sa capitale à Paris et dédommage la ville en lui accordant le siège d’un diocèse qui fut confié à St-Eleuthère (et c’est toujours le cas aujourd’hui, alors que la réalité socio-économique voudrait que le siège du diocèse se trouve par exemple à Charleroi).

Aux alentours de 850, elle est intégrée dans le comté de Flandre qui deviendra pays vassal du roi de France.
En 1092, la peste (en fait il s’agit d’une sorte d’empoisonnement) ravage la ville. L’évêque (de Tournai et de Noyon) décide alors d’organiser une grande procession qui selon les chroniqueurs de l’époque mit fin au fléau. Depuis lors, cette procession se déroule chaque année le 2e dimanche de septembre.

Vers 1147, les patriciens s’érigent en commune jurée et font construire la première enceinte communale.
En 1188, la ville se dégage du pouvoir de l’évêque, situation consacrée par une charte par laquelle Philippe-Auguste, roi de France, place la commune dans des rapports de vassalités directes. Il s’assure de la sorte un allié pour combattre le Comte de Flandre. Cette charte accorde un « droit de cloche ».

C’est ainsi qu’est décidée la construction du beffroi de Tournai (le plus ancien de Belgique) qui à l’époque ne dépassera pas 30 mètres (il sera rehaussé un siècle plus tard quand le chœur gothique de la cathédrale empêchera la vue de ce côté).
En 1211, une nouvelle charte de Philippe-Auguste confirme la précédente.
Pendant plus de trois siècles, la ville demeura française, avec de nombreux épisodes alternant des périodes de plus grande liberté (chartes, suppression des impôts) et de soumission au pouvoir royal.
C’est dans cette période que fut construite la cathédrale Notre-Dame de Tournai (patrimoine mondial de l’Unesco, comme le beffroi).

 (Il faudrait tout un chapitre pour parler de ce monument : j’en donnerai juste une note personnelle, en disant que la nef romane atteint un tel degré de perfection que je n’hésite pas à la comparer à la façade de Notre-Dame de Paris ou du Parthénon ou encore à un concerto de Mozart dont Salieri disait « une note en plus ou une note en moins, et l’œuvre est moins belle)

La peste, en 1426, puis la famine, en 1437 et 1439 décimèrent la population.
En 1513, le roi d’Angleterre Henri VIII s’empare de la ville, mais François 1er la rachète pour 150.000 florins.

En 1521, Charles Quint s’empare de la ville et le Traité de Madrid (1526) laisse cette possession à l’empereur

En 1667, la ville capitule devant les troupes de Turenne et fait retour à la monarchie française sous Louis XIV.
  

LES FORCES DE L’EUROPE

TOURNAY Ville forte des Pais Bas du Comté de Flandres

      du cartographe Nicolas de Fer,  
      Paris, vers 1705

Fortifications construites par Vauban, ingénieur et architecte militaire de Louis XIV.




En 1709, lors de la guerre de Succession d’Espagne, Tournai est repris par les Anglo-Hollandais (Marlborough s’en va-t’en guerre, mironton…). Le traité d’Utrecht (1713) en fait une ville des Pays-Bas Autrichiens et les Hollandais s’y installent en vertu du traité de la Barrière (1715). Tournai devient une « ville de la Barrière ».
Après la bataille de Fontenoy (1745, guerre de Succession d’Autriche, Fontenoy est situé à une dizaine de Km de Tournai) et la victoire des troupes françaises et irlandaises sur les troupes anglaises et autrichiennes, la ville fait retour à la France jusqu’en 1748.
Sous Marie-Thérèse et Joseph II, la ville connaît beaucoup de changements et perd beaucoup de sa superficie. Exemple, Orcq et Rumillies deviennent autonomes (Ils n’y reviendront que récemment avec la fusion des communes).

En 1792, lors de la Révolution française, les révolutionnaires s’emparent de Tournai, doivent l’évacuer en 1793 et reviennent en 1794. La ville passe ensuite à l’empire français.

En 1815, après la défaite de Napoléon à Waterloo, la ville est rattachée au Royaume des Pays-Bas.

En 1830, elle est intégrée dans la Belgique indépendante.

Pendant les mois d’août et de septembre 1866, l’épidémie de choléra provoque 291 décès.

Durant la guerre 14-18, la ville est occupée par les Allemands.

Du 16 au 20 mai 1940, la Luftwaffe bombarde le centre de la ville. A part la cathédrale et le beffroi, il ne reste presque plus rien (et une douzaine d’années plus tard, les dégâts sont encore bien visibles : quand Bruno et André vont chez les Frères des Ecoles Chrétiennes à Tournai, la toute nouvelle école est encore entourée de ruines dans lesquelles on allait parfois jouer ou alors le dimanche soir après le patro, on allait y roder, espérant secrètement surprendre des amoureux dans leurs ébats amoureux, mais - moi du moins - je n’ai jamais eu cette chance)[‡‡‡].

En 1977, la fusion des communes fera de Tournai la plus grande commune de Belgique (les 2/3 du territoire de la ville sont constitués de terres agricoles).







Un peu d’histoire de France et du protestantisme en se limitant à quelques dates repères :

1517 : Martin Luther affiche 95 thèses contre les travers de l’Eglise (débauche du clergé à commencer par le pape qui a maîtresses et enfants / commerce des indulgences et des reliques). Mais les différences doctrinales sont plus fondamentales. Très vite, les protestants sont persécutés.

1598 : l’Edit de Nantes est promulgué par le roi Henri IV. Il autorise la liberté de culte au protestants et met fin à 36 ans de guerres de religion.

1618-1648,  guerre de Trente Ans, une guerre de religion (qui se termine par le Traité de Westphalie). Pendant cette guerre, la situation des Protestants français est encore protégée par la politique de Richelieu qui doit ménager ses alliés protestants (comme les princes allemands).

Mais Richelieu meurt en 1642 et le roi Louis XIII l’année suivante. La situation des Protestants empire.

En 1685 : Louis XIV se laisse convaincre qu’il n’y a plus guère de Protestants en France et signe l’Edit de Fontainebleau (mieux connu comme « Révocation de l’Edit de Nantes »). Le protestantisme est dès lors interdit sur le territoire français.
Cette révocation entraîna l’exil de beaucoup de Huguenots (sans doute 200.000).

En 1713, le traité de la Barrière est signé entre la France et la Hollande : Louis XIV accorde aux Hollandais, comme barrières les villes de Tournai, Ypres, Menin, Furnes, Warneton, Comines et le fort de Knoch.

En 1787, Louis XVI institua l’Edit de Tolérance qui mit fin aux persécutions. Il faudra attendre la Révolution française de 1789 pour que le protestantisme retrouve totalement droit de cité.


Les faits et les hypothèses :

Les faits :

En France, les Huguenots souffraient des persécutions. Certains se sont exilés, (certainement en Belgique, mais aussi dans le sud de l’Angleterre, où l’on trouve des Demarque), certains ont été baptisés de force, certains se sont convertis au catholicisme.

Après l’Edit de Fontainebleau (1685) et même encore après l’Edit de Tolérance (1787), donc pendant tout le 18e siècle et encore au début du 19e siècle, des Huguenots français du Nord de la France venaient se marier dans une des Eglises réformées, comme celle de Tournai, les mariages protestants étant interdits en France. Ces Eglises réformées s’appellent Eglises Wallonnes de la Barrière (voir plus haut le traité de la Barrière).


 
      


A une dizaine de kilomètres au Nord de Cambrai, se trouve le petit village de Marcq (en Ostrevant).

Il est possible que les de Marcq
venaient de Marcq
(rappelons que l’orthographe n’a pas d’importance).




A une vingtaine de kilomètres au sud de Cambrai, se trouvent deux petits villages, Templeux-le-Guerard et Montbrehain, qui ont compté de nombreux Demarque, de religion protestante, qui, au cours du 18e siècle, sont venus se marier dans l’Eglise réformée de Tournai.


Extraits de Actes de mariages de l’Eglise Wallonne de la Barrière de Tournai :

    Le 25 de Decembre 1765 Jean Demarque et Madelaine Le
Maire tout deux de Monbrehain Election de Saint quentin
et Generalité d’Amiens ont été mariez dans notre Eglise le susdit
jour et an que dessus.

  Le 2 aoust 1780 ont été mariez dans notre Eglise Jean Baptiste
Deny et Marie Anne Josephe veronique De marque tous deux
du village de Montbrehain Election de St. Quentin generalité
Damiens.

  Le 2 Aoust 1780 ont été mariez dans notre Eglise Jean Baptiste
Demarque du village de Montbrehain Election de St. Quentin
Generalité Damiens et Anne Marie Dumé du village de templeux
le Guerard Election de peronne Generalité Damiens.



On retrouve ces noms dans les Tables de mariages de l’Eglise Wallonne de la Barrière de Tournai :

       

L’exemple que l’on voit ci-dessus indique que Thérèse Demarque (écrit de la sorte) s’est mariée avec Peeters Christophe le 15 juillet 1732 dans l’Eglise Wallonne de la Barrière à Tournai, ce qui signifie que Thérèse Demarque était protestante (Huguenote), mais les Tables n’indiquent pas le lieu d’origine.

Signalons qu’aucun de ces Demarque venus se marier à l’Eglise réformée de Tournai, ne fait partie de notre famille (du moins en ligne directe).

Beaucoup de Demarcq/Demarque français étaient des Huguenots. Le patronyme se retrouve surtout en deux régions en France : dans le Nord (près de la Belgique bien plus accueillante aux Protestants) et au sud du massif central (où se sont regroupés les Protestants qui ont fait de la résistance).

Ajoutons encore un détail, Jean Baptiste Demarcq (notre aïeul) s’est mariée avec Anna Maria Wanguel, sans doute vers 1760. Il s’agit d’un nom flamand (on parlait flamand dans le Nord de la France, au nord de Lille jusqu’à Dunkerque) et la mention la plus ancienne d’une famille Wanguel que j’ai trouvée de par ailleurs se situe dans un petit village situé à une dizaine de kilomètres de Marcq près de Cambrai.

Hypothèse : notre famille serait à l’origine des Huguenots du Nord de la France. Le nom de famille se rapporterait au village de Marcq au nord de Cambrai (peut-être l’ancien nom était connu comme étant celui d’une famille protestante, ils auraient préféré alors s’appeler « de Marcq », pour être moins facilement identifiés). Certains se seraient établis à Tournai, puisque c’est là qu’ils devaient aller pour se marier dans l’église protestante.

Critique : cette hypothèse est séduisante, mais ne résiste guère à l’analyse. Certes, les contacts entre Demarcq/Demarque français et belges pouvaient exister, d’autant que de 1667 à 1709, Tournai faisait partie de la France. Mais notre famille est catholique : Jacques s’est marié en 1738 dans l’église (catholique) St Jacques et pas dans l’église wallonne (réformée) de la Barrière. Et son fils Jean Baptiste a été baptisé en 1739 dans cette même église St Jacques. Et comment croire que des Huguenots, exilés de leur pays pour rester fidèles à leur foi protestante, se soient convertis au catholicisme ? C’est possible, car il y avait des baptêmes forcés et la seule façon d’avoir une existence légale avant la Révolution française était d’être baptisé : ils auraient donc pu être baptisés comme catholiques de force ou par opportunisme et non par conviction (en gardant intacte leur conviction de protestants) et ensuite avec les générations, ils seraient devenus de « vrais » catholiques[****].

Conclusion : Cela fait trop d’hypothèses pour être encore vraisemblable, on peut seulement dire que ce n’est pas totalement impossible.

… Voire que c’est quasi-certain !
Je ne touche pas à ces deux derniers paragraphes du texte d’André Demarque, mais je n’adhère pas du tout à sa critique (qui est d’ailleurs une autocritique !) qui semble à la fois relever d’un mécanisme de défense (« Notre famille est catholique » !) et à mon sens d’une méconnaissance de l’Histoire de la Réforme.
Tout d’abord, il est bien évident qu’avant la date-clé de 1517, TOUT LE MONDE dans nos contrées est catholique, ceci depuis l’évangélisation des Gaules ! Ensuite, l’aspect ne serait-ce que « économique » de l’Histoire de Tournai démontre qu’elle fut depuis toujours un terrain d’échanges culturels et commerciaux, en grande partie dus à sa position géographique, au fait qu’elle était une cité fluviale, et à son activité intense dans le domaine du drap et du tissage. La Réforme va très vite gagner les Pays Bas et les terres avoisinantes. N’oublions pas que ses deux premiers martyrs seront brûlés vifs sur la Grand-Place de Bruxelles.

Figure 1 : ci-dessous à droite :Martyre de Henry Voes et de Jean Van Eschen, deux moines augustins ayant suivi les idées de Luther, brûlés vifs le premier juillet 1523 à Bruxelles. (Le vitrail se trouve dans le Temple Protestant EPUB de Tournai, sis dans les Maisons Romanes.)

Il s’agit de Henri Voes et Jean Van Eschen furent les premiers martyrs protestants, brûlés le 1er juillet 1523 à Bruxelles.
Suite à la publication des 95 thèses de Martin Luther, plusieurs moines du couvent augustin d'Anvers se convertirent à la doctrine de Luther. François Vander Hulst, le premier inquisiteur désigné par l'Empereur Charles Quint et membre du conseil du Brabant, traita l'affaire en convoquant le prieur du couvent, Jacques Praepositus. Une fois présent celui-ci fut arrêté et, après quelques jours d'incarcération, avoua et fit acte d'abjuration dans la Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule à Bruxelles.
Durant l'incarcération du prieur, les moines nommèrent Lambert Thoren comme prieur et continuèrent à prêcher la doctrine de Luther. L'inquisiteur les fit arrêter. Contrairement aux autres moines, Thoren, Voes et Van Eschen refusèrent de se rétracter. Ils furent ecclésiastiquement dégradés sur la Grand-Place de Bruxelles. Thoren demanda un nouveau délai de réflexion. Le même après-midi de juillet 1523, Voes et Van Eschen furent mis à mort sur le bûcher dressé sur la Grand-Place. L'exécution dura 4 heures.
Leur mort marque le début de l'inquisition menée dans les Pays-Bas espagnols. Martin Luther composa son premier chœur en leur mémoire[††††], Un beau Chant des deux Martyrs de Christ, brûlés à Bruxelles par les sophistes de Louvain[‡‡‡‡].

Ceci pour dire que la Réforme fit très vite des émules chez les catholiques dans nos contrées, particulièrement dans des grands centres comme Tournai où il est certain que parmi les Demarque qui pouvaient déjà s’y trouver, il put y en avoir un nombre important qui se soient convertis à la « Foi nouvelle ».
Dans son livre « La Diffusion de la Réforme en France[§§§§] », Francis Higman , cite notamment Vallérand Poulain, un ancien prêtre catholique converti, qui visita les réfugiés tournaisiens de Wesel et contribua, avec Pierre de Brully, qui en fera un guide et un chef des Protestants  de Tournai, devenue une « République Calviniste », à l’instar de la ville de Genève qui accueillait d’ailleurs chaque année à cette époque de jeunes tournaisiens venus s’initier aux enseignements de Calvin !
Il est évident qu’un nombre considérable de Catholiques tournaisiens devinrent, durant cette période, des Protestants convaincus ! Que par la suite, aux hasards de l’Histoire, nos ancêtres restés à Tournai après la Révocation de l’Edit de Nantes, ou y établis avant 1517 aient été « des Catholiques », c’est très possible et vraisemblable. Cela ne signifie nullement que d’autres, entre ces dates n’aient pas adhéré à la Réforme.
Ce serait d’ailleurs improbable et contradictoire avec l’émigration forcée de Demarque francophones, au Nouveau Monde, parce qu’ils étaient Protestants !
Donc personnellement, je pense qu’il y a tout lieu de croire que nos ancêtres furent, aux belles heures de la Réforme à Tournai, Protestants, sinon Huguenots, du moins Gueux des Bois !... Et ce n’est peut-être pas un hasard qu’un jour de janvier 1988, un Demarque, prénommé de son baptême catholique « Jean-Marie », en écho au prénom de sa grand-tante Marie-Jeanne, opta pour la Foi Réformée !


Jacques Demarque[*****] (né en 1926, fils de Albert, le frère de Jean) se souvient très bien que lorsqu’il était enfant, il rendait visite à « cousine Gabrielle » (qui devait avoir l’âge de son père né en 1900) qui habitait une rue descendant de St Piat vers l’Escaut (comme la rue Duwez par exemple). Il était très impressionné par deux cadres représentant des Demarque ayant servi dans l’armée de Napoléon et surtout par le fait que ces cadres étaient signés de Napoléon.

Demarque Charles (121e régiment de ligne) et Demarque Jean Baptiste (1er chasseurs à cheval), résidents tous les deux à Tournai, ont reçu la médaille de St Hélène, accordée par Napoléon III en récompense aux 390 000 soldats encore vivants en 1857, qui avaient combattu aux côtés de Napoléon 1er pendant les guerres de 1792-1815[†††††]. Il est bien possible qu’il s’agisse des deux soldats représentés dans les cadres chez « cousine Gabrielle » et je fais l’hypothèse que la fameuse signature était celle de Napoléon III.

Il est possible aussi qu’à l’occasion des guerres de Napoléon que des Demarque originaires de France soient venus s’installer en Belgique. Mais notre famille séjournait à Tournai bien avant Napoléon. De part ailleurs, il n’a pas été possible de retrouver qui était cette cousine Gabrielle dont on ne connaît pas le nom de famille (une cousine d’Albert et de Jean ?)

Mon père Jean-Denis, aîné de Jacques se souvenait aussi très bien de ces deux portraits. Il possédait surtout le sabre du Grognard Jean-Baptiste Demarque, ainsi qu’un pistolet à deux coups, qui lui avait appartenu ! Ce ne sont pas les cadres qui étaient signés par Napoléon, mais bien les brevets afférents à la réception de la médaille de Sainte Hélène, accordée par Napoléon III, dans les circonstances rapportées par André.

Mon père m’avait donné le sabre, ainsi que le pistolet, et je les ai longtemps conservés, avant de devoir me résoudre à m’en défaire, au cours des années 2009 à 2011, en raison de graves difficultés de vie…

J’en avais fait des photos, qui hélas, par la suite, ont été perdues dans la tourmente de mon divorce et de mon exil à Malte.







Jean-Marie, Jacques, Hector, Albert DEMARQUE dit Yaqov
(1956-)
le 8 mars 2014
Valletta, MALTE
Joséphine BUSUTTIL
(1954-)
Jean-Denis, Charles, Marie, Albert DEMARQUE dit Shany
(1922-2004)
le 14 août 1948
La Louvière, 7100, Hainaut, Centre, BELGIQUE
Odile STAQUET
(1924-1987)
Albert DEMARQUE
(1900-1965)
le 10 septembre 1921
Strépy Bracquegnies, Hainaut, Centre, BELGIQUE
Léocadie DAINVILLE
(1902-1987)
Jean-Baptiste, Joseph DEMARQUE
(1867-1951)
le 15 octobre 1892
Tournai, Hainaut, Tournaisis, BELGIQUE
Albertine, Marie, Henriette FROMONT
(1872-1946)
Joseph DEMARQUE
(1833-)
le 24 novembre 1856
Tournai, Hainaut, Tournaisis, BELGIQUE
Sidonie LEDOUX
(1834-)
Antoine, Hubert, Joseph DEMARQUE
(1788-1849)
le 9 octobre 1816
Luxembourg, LUXEMBOURG
Marie, Joseph BARTHOLOMY
(1793-1845)
Richard Joseph DEMARQUE
(1764-1836)
le 14 octobre 1787
Tournai, Hainaut, Tournaisis, BELGIQUE, Paroisse saint Piat
Marie, Joséphine CARBONELLE
(1764-1839)
Jean-Baptiste, Joseph DEMARQUE
(1739-)
Tournai, Hainaut, Tournaisis, BELGIQUE, Paroisse saint Jacques ?
Anna, Maria WANGUEL

Jacques DEMARCQ
(1715-1753)
le 25 novembre 1738
Tournai, Hainaut, Tournaisis, BELGIQUE, Paroisse saint Jacques
Marie Barbe Joseph DEMARCQ
(1712-)
DEMARCQ






Joséphine BUSUTTIL
(1954-)
le 8 mars 2014
Valletta, MALTE
Jean-Marie, Jacques, Hector, Albert DEMARQUE dit Yaqov
(1956-)
Emmanuel BUSUTTIL
(1919-2003)

Agnès FARRUGIA
(1924-2013)
Paolo BUSUTTIL
(1899-1954)
le 12 octobre 1919
Cospicua, MALTE
Anna-Maria BARBARA
(-1978)
Giuseppe BUSUTTIL

le 9 juin 1886
Cospicua, MALTE
Maria-Anna BORG

Aloisio BUSUTTIL


Maria MUSCAT

Lorenzo BUSUTTIL

le 11 juin 1815

Giovanna Rosa GALEA

Giovanni BUSUTTIL

le 5 septembre 1769
Birgu, MALTE
Paola CARUANA

Ugolino BUSUTTIL
(1705-1756)
le 29 octobre 1729
Zejtun, MALTE
Catarina DESIRA

Giovanni BUSUTTIL
(1670-)
le 19 juillet 1729
Zejtun, MALTE
Teresa CARUANA
(1670-)
Blasco BUSUTTIL
(1635-1691)

Domenica AZZOPARDI
(1650-)
Gio-Maria BUSUTTIL
(-1639)
le 6 avril 1618

Angelica CASSAR

Tomaso BUSUTTIL






[*] C’est au cœur de ces ruines, dans la Cour d’Honneur de ce château, que je reçus, lors d’un camp Scout, par une chaude nuit de l’an 1970, mon « adjectif » : « Cumulus », après avoir reçu lors du camp de l’année précédente, mon « Totem » de « Vanneau »… Un « adoubement » sur les terres ancestrales ???
[†] Ces derniers ont été remis en dépôt, fin janvier 2013, à ma cousine, Rachel Demarque.
[‡] Je reprends, en substance, un texte rédigé par mon petit-cousin, André DEMARQUE, fils de Jean, le frère cadet de mon grand-père paternel, Albert. André a fait un excellent travail de recherche, digne d’un professionnel de la généalogie. C’est grâce à son apport de documents et de données que j’ai pu progresser dans mes propres recherches généalogiques, pour la branche agnatique dont je fais partie.
J’ajoute dans ce texte d’introduction les renseignements complémentaires et les souvenirs que je tiens de mon père, Jean-Denis, malheureusement décédé le 12 mars 2004, le lendemain (ou le soir-même !) des funérailles de mon fils Gaël, mort le 04 mars .
[§] C’est André Demarque qui écrit ici. Pour faciliter la lecture, les autres mentions ou citations de sa plume seront faites en utilisant seulement ses initiales : AD.
[**] (source : Table des baptêmes de la paroisse St Jacques)
[††] (source : http://gw.geneanet.org/gerluc)
[‡‡] (sources : recherches effectuées par Jean-Marie Demarque, petit-fils de Albert Demarque, frère de Jean Demarque)
[§§] gw.geneanet.org/jlmarques
[***] Le plus ancien connu et surtout ATTESTE ! nda
[†††] S’ils n’y ont vécu que durant deux siècles et demi, Tournai n’est pas la Ville de notre famille, n’en déplaise au « chauvinisme tournaisien » de certains Demarque : notre origine est bien plutôt à rechercher en France, et surtout en Allemagne ! Toutefois, il est vrai que l’on retrouve à Tournai les générations qui ont précédé la mienne, sans doute jusqu’au 16ème siècle, époque durant laquelle débutent de grandes migrations dues aux troubles causés par les débuts de la Réforme, surtout après 1522 ! (nda)
[§§§] Stricto sensu, les « Huguenots » sont les Protestants français qui ont résisté à la persécution surtout après l’Edit de Fontainebleau, qui annulait les privilèges qui leur étaient accordés par l’Edit de Nantes. Les Protestants belges (Pays-Bas espagnols) de cette période qui résistaient contre la persécution ne sont pas des Huguenots mais des Gueux ! Pour la petite histoire, la « besace », leur signe de ralliement (« Jusques à porter la besace ») figure sur les armoiries de l’Eglise Protestante Unie de Belgique, dont je fus durant 14 années un Pasteur, et durant trois ans un des sept Conseillers Synodaux, ainsi que sur les armoiries de… l’Université Libre de Bruxelles et sur celles de la Faculté Universitaire de Théologie Protestante de Bruxelles, où j’ai fait mon Master 2 en Théologie. nda
[****] Terme qui me fait souvent sourire et qui du reste me pose question : l’Eglise catholique Romaine est une sinistre imposture qui dure depuis le règne de Constantin 1er…. Comment peut-on qualifier de « vrai » celui qui se réclame de cette imposture, sinon qu’à prétendre qu’il soit lui-même un « parfait » imposteur ? (Cfr mon ouvrage intitulé : «Iaacov DEMARQUE : L’Eglise Catholique Romaine ? Une Magistrale Imposture », JOYAQ of MALTA, Msida, 2014).  nda
[††††] « Ein neu Lied von den zweyen Marterern Christi, zu Brüssel von den Sophisten zu Löwen verbrannt ».
[‡‡‡‡] Henri Voes et Jean Van Eschen. (2013, juillet 11). Wikipédia, l'encyclopédie libre. Page consultée le 20:02, novembre 6, 2014 à partir de : http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Henri_Voes_et_Jean_Van_Eschen&oldid=94884181.
[§§§§]Higman Francis :  « Diffusion de la Réforme en France (La) 1520-1565", Labor et Fides, Genève, 1992.
[*****] Il s’agit de mon parrain, Jacques Demarque le frère cadet de mon père Jean-Denis. nda
[‡‡‡‡‡] Iaacov est la transcription hébraïque de mon second prénom, Jacques, qui est celui du frère de mon père, mon parrain, qui a épousé après la guerre de 40-45 une jeune fille Juive. Lors de ma conversion au Judaïsme, j’ai choisi ce prénom.

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